Ma conciliation travail-famille

La semaine dernière le Réseau pour un Québec famille me demandait comment je vivais la conciliation travail-famille.

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Ma réponse était simpliste et un peu plate à lire pour un parent qui est dedans jusqu’au cou et qui ne s’en sort pas. Je disais que j’ai fait des choix, dont celui de travailler peu et de la maison. J’ai réalisé que sans témoignage, toutes les réponses du genre sont inutiles. Alors je me suis lancé et j’ai écris mon témoignage que voilà!

On me dit souvent que je suis chanceuse de passer beaucoup de temps avec ceux que j’aime et c’est vrai que je le suis. Ce que je veux vous démontrer par mon témoignage c’est qu’au fond ce n’est que le résultat des choix qu’on a fait. Et nos choix ne sont pas nécéssairement bons pour tous. Faut se le dire, en 2014, faire assez confiance à son couple pour accepter de mettre sa carrière en veilleuse pendant 5-10 ans, c’est courageux. Les hommes et femmes qui font ce choix le font par amour et le font aussi pour préserver l’unité de leur famille.

Pour ma petite histoire, je suis devenue enceinte en même temps que j’entammais ma recherche d’emploi après avoir terminé 3 années d’université. Je m’étais payé un retour aux études pour pouvoir enfin faire ce que j’aime dans la vie. J’ai donc rangé ma pile de curriculum vitae en me disant qu’on embaucherait jamais une femme enceinte.

Le premier réflexe à ce moment là, voyant que je serais encore 2 ans sans revenus puisque j’étais déjà sans travail, a été d’établir un budget et de chercher des manières d’économiser à gauche et à droite! J’ai lu beaucoup sur la simplicité volontaire et j’ai appliqué quelques principes mais la recette ne me convenait pas tout à fait, ce n’était pas aussi volontaire que je l’aurais voulu.

Et puis notre fille est née au printemps 2011, un an plus tard, quand est arrivé le moment où j’aurais dû envoyer mon CV, je n’ai pas été capable. La peur de vivre une conciliation travail-famille difficile y était pour beaucoup. J’étais stressé juste à l’idée d’accepter un travail en sachant que j’allais subir les contraintes d’être la dernière rentrée (pire horaires, vacances), s’est ajouté la contrainte du transport (+/- 2h par jour). Et puis nouvel emploi rime souvent avec investissement important d’énergie, faut faire ses preuves. Ca allait être difficile!

On s’est posé plein de questions. On a fait des listes de pours et de contres, écrit toutes les alternatives avec leurs bons côtés et leurs contraintes pour finalement prendre notre décision. On a décidé que j’allais rester à la maison pour assurer notre confort et la logistique de la vie, papa irait travailler sans devoir subir les contraintes de la conciliation travail-famille.

Cette fois, ce n’était pas une mesure temporaire, on savait que ca allait durer quelques années et il nous fallait établir un plan de match. Nous savions depuis longtemps qu’on était capable de survivre avec le salaire de papa mais il nous fallait plus que ca. Tout ce qu’on avait mis sur la glace (objectifs financiers, projets….) les dernières années en attandant que je travaille ne pouvait pas rester sur la glace indéfiniment.

S’en est suivi des discussions pour finalement établir notre nouveau cadre de vie. C’est très important à cette étape là d’arriver à un concensus dans le couple.

Comme pour plusieurs, c’est l’aspect financier qui nous a préoccupé. À défaut d’apporter de l’eau au moulin, je devais au moins mettre en oeuvre des stratégies pour qu’on ne perde pas de vue nos objectifs. Et comme je ne fais jamais rien à moitié,  j’allais devenir la spécialiste de la vie à petit prix!

Je suis devenue une pro pour couper là où ca ne fait pas mal, pour nous gâter à petit prix, pour magasiner. Une pro pour me poser les bonnes questions, pour définir nos besoins réels, pour chercher des solutions créatives. Une pro pour qu’on ne sente jamais qu’on se prive, pour qu’on sente qu’on travaille dans le bon sens. Je ne vous cacherai pas que ca m’a pris du temps et beaucoup de réflexion, de noircissage de papier pour en arriver à un équilible confortable pour toute la famille. C’est important de sentir qu’on est pas tout le temps en train de faire des sacrifices, qu’on vit nous aussi même si on a fait un choix différent de la majorité.

La seule chose qui nous avait échappé au moment où l’on a fait nos listes, c’était mon besoin de me réaliser. Ce n’est pas anodin. Voilà pourquoi j’ai fini par accepter un emploi à temps partiel de la maison et pourquoi je tiens mon blogue.

Avec le recul je me rends compte qu’on a pris de bonnes décisions, que mon homme et moi, on forme une équipe solide et assez formidable. Mais vous savez, on dit souvent qu’il y a 1000 façons de faire les choses, c’est vrai aussi pour la conciliation travail-famille, il faut trouver notre recette. Et peu importe cette recette, je pense que le plus important est de faire attention que personne dans le couple ne se sente lésé ou sente que tout repose sur ses épaules. Faut que chacun apprécie la contribution de l’autre.

Moi et mes bouts de chandelles

Je vous l’avoue, je voue un culte à mes bouts de chandelle! Je n’ai pas toujours été comme ca, loin de là même, je jetais mes chandelles pas mal neuves dans le passé. Mais bon j’ai maturé et fini par comprendre que je ne me rendais pas service.

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On associe souvent bouts de chandelles et radins. Je ne suis pourtant pas radine, seulement je n’aime plus gaspiller, je n’y trouve pas mon bonheur.

Vous saurez mesdames et messieurs qu’à force d’accumuler des bouts de chandelles, on fait des chandelles pour presque gratis. C’est très surprenant. 🙂

En vieillissant j’ai finalement compris que c’est super d’économiser dans la vie, qu’une personne riche est une personne qui n’a pas de dettes et bla bla bla… Je suis d’accord avec ca mais le discours ne nous dit pas les bonnes choses.

Par exemple on nous dit que le café qu’on prend au travail vaut X$ à la fin de l’année, c’est indécent. Au moins ce torpinouche de café nous fait plaisir en plus de nous permettre de socialiser un peu avec nos collègues. Moi je trouve que c’est un placement et pas une dépense! En fait le problème, c’est qu’on nous dit de couper là où ca fait mal alors que ce n’est pas nécessaire.

J’ai décidé que je devais trouver une stratégie pour pouvoir continuer de me gâter sans creuser ma tombe. Et la solution que j’ai trouvé, c’est d’arrêter de gaspiller. C’est tellement simple que personne ne me prend au sérieux quand j’en parle. On aime bien partir du principe qu’on est responsable et qu’on ne gaspille rien mais faut pas se leurrer, on vit dans une société de consommation et on nous endort à gros coup de marketing et ca marche. Je compare ca aux sucres ajoutés dans tous les aliments ou presque, faut être ultra conscientisé et vigilant pour s’en sauver et encore là, on se fait avoir.

Pensez aux légumes qu’on jette à la fin de la semaine, aux plats qu’on prépare mais qu’on mange pas assez vite et qui finissent à la poubelle, à tous les trucs jetables qu’on achete, aux échantillons qu’on utilise pas, à toute l’essence consommée à cause des trajets mal planifiés, à tous les sacs qu’on achete car on oublie nos sacs écolos, à tous les fonds de bouteilles qu’on jette parce qu’il est difficile d’atteindre le fond, à tous les produits nettoyants qu’on met en trop grande quantité, à tout ce qui passe date et qu’on ose plus consommer, aux hypothèques mal ou pas négociées, au taux d’intérêt des cartes de crédit, aux choses qu’on achete en solde mais qu’on n’utilise jamais, aux frais cachés qu’on accepte de payer, aux services qu’on paye sans les utiliser…. Ca va très loin et je pourrais continuer encore longtemps comme ca!

Chez nous on a fait la révision de toutes nos dépenses, pas pour économiser mais pour arrêter de gaspiller notre argent et la mettre ailleurs, à notre service. Le résultat est incroyable, on gaspille bien plus qu’on ne le pense. Pensez-y, on vient de renouveller notre hypothèque et on a réduit le terme de 3 ans sans rien faire d’autre que d’arrêter de gaspiller!

Mon témoignage sur l’infertilité

Ce matin je poste un premier témoignage sur le blog, le mien sur notre parcours pour arriver à fonder notre famille.

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Très vite quand mon homme et moi nous sommes rencontrés en 2001, nous savions que nous voulions fonder une famille. Quelques mois plus tard, on a fait comme tout le monde qui veut des enfants, on a cessé de se protéger. Les mois ont passé et toujours rien et c’est lors d’un rendez-vous chez ma gynécologue que j’ai appris que c’était sûrement moi le problème, j’ai le syndrôme des ovaires polykystiques (SOPK) comme 10% des femmes. Par chance avec une médication, ca pouvait marcher.

Après plus de 6 mois à prendre des médicaments pour ovuler et à faire mes courbes de température qui démontraient que je n’ovulais toujours pas. On a été référé à un spécialiste en fertilité. À ce moment là, on était suivi au service de gynécologie de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont avec le docteur Pierre Miron. On a beaucoup aimé ce spécialiste mais moins aimé devoir attendre les rendez-vous assis parmi les femmes enceintes et/ou devoir nous déplacer aux différents endoits où il exerce.

À partir du moment où on a commencé avec Dr Miron, on a eu droit à une batterie de tests et pas tous amusants à faire! Mais grâce à ca, on a compris qu’on avait tous les 2 un problème. Moi pas d’ovules et lui une mauvaise qualité du sperme. On apprenait qu’à moins d’un véritable miracle, il était impossible pour nous de concevoir naturellement. S’en est suivi 4 inséminations artificielles qui n’ont pas été fructueuses.

Je vivais très mal la chose, j’en voulais à la terre entière, j’étais constamment en train de me remettre en question, j’étais amère. On aurait dit que mon corps ne voulait pas de la médication, je sentais mille et un effets secondaires. Et à côté de ca, il y avait le stress de toujours devoir annoncer à mon employeur que je devais m’absenter, essayer de faire vite et c’était multiplié par 2 car je voulais que mon homme assiste à tous les rendez-vous. Et puis après la 4e insémination, notre bon docteur nous a dit qu’on devait passer à la procédure In Vitro et qu’il ne pouvait plus nous suivre, nous devions être suivi en clinique de fertilité.

À ce moment là, j’étais très déprimé, on a décidé de prendre une pause de la fertilité. J’étais en train de réaliser que si j’étais un enfant, je ne voudrais pas de la femme que je devenais comme mère, ca pouvait bien ne pas marcher. Je devais me donner le temps de faire un deuil, pas celui de ne pas avoir d’enfant mais celui de la facilité à concevoir. Il me fallait accepter d’être aidée médicalement pour réaliser mon rêve. Il me fallait changer ma facon de penser, j’avais le choix de me trouver malchanceuse que ce soit si difficile ou chanceuse d’avoir les spécialistes pour m’aider. Il me fallait me réconcillier avec la vie, tout n’allait pas mal après tout! Fallait que je change mon focus.

Tout ca est bien facile à dire mais dans les faits, ca m’a pris 3 ans. J’ai laissé mon emploi, je suis retournée sur les bancs d’école, j’ai pris soin de moi et de mon couple, j’ai perdu du poids. Je n’ai pas espéré de miracle et j’ai appris à prendre tous les bonheurs de la vie qui passaient et que je ne voyais plus depuis longtemps.

Et puis un jour je me suis senti assez forte pour recommencer. On n’y a pas réfléchi longtemps mais on s’est posé des conditions, on investissait l’année 2010 et j’allais aux rendez-vous toute seule à chaque fois qu’il n’était pas nécessaire qu’on soit là les 2. On voulait rendre le processus le moins crontraignant et le moins stressant possible.

Au début de 2010 on posait nos fesses sur les chaises de la clinique OVO. Cette fois c’est sous les bons soins du docteur Jacques Kadoch qu’on allait revivre l’expérience. Après la longue batterie de tests prescrite, comme la vie fait bien les choses, on était à un mois de la gratuité! Mais comme la médication était commencée depuis quelques semaines, Dr Kadosh a décidé qu’on ferait une insémination artificielle en attendant.

Quand je suis sortie du bureau du docteur, j’étais fâchée! J’étais prête à payer 10000$ pour faire ma 1ere tentative in-vitro, il me faisait perdre un mois et on était déjà en juin!!! Le jour de l’insémination, on était de bonne humeur et on se sentait bizzarement comme des enfants la veille d’une tempête, c’était drôle et bizzare à la fois. Alors que ca prend environ 3 secondes pour faire l’insémination, mon homme a dû aller à la toilette et il s’est trompé de salle quand il est revenu. Je m’excuse à la pauvre dame qui était dans cette salle le 6 juin 2010. Ce jour là, la magie opérait pour nous et je devenais enceinte de notre fille.

Cette expérience m’a fait comprendre que mon attitude y était sûrement pour beaucoup. La majorité des médicaments que j’avais pris était les mêmes que Dr Miron m’avait prescrit auparavent et cette fois ils ne me donnaient plus d’inconforts. Je pense que j’étais tellement fâché de ma situation que je rejettais inconsciemment tout ce qui pouvait m’aider. J’en ai déduis que parfois on peut avoir les meilleurs médecins de la terre et le bon traitement, si au fond de nous on préfère s’appitoyer sur son sort et se plaindre au lieu d’être ouvert et faire ce qu’il faut pour atteindre l’objectif, ca ne va pas marcher.

Quand je suis entrée chez OVO en 2010, je n’avais plus de doute que je méritais ou non un enfant ou que je serais ou non une bonne maman. J’ai parlé de ce retour à très peu de monde pour ne pas avoir à gérer les commentaires qui avouons le, ratent presque toujours leur cible. J’étais forte et je savais qu’un résultat négatif n’allait pas m’anéantir. D’ailleurs 2 semaines après l’insémination, c’était en plein le jour de la fête des pères, je devais faire mon test de grossesse qui s’est avéré négatif! C’est une semaine plus tard que j’ai su que j’étais enceinte de Mimi.

Alors au début de 2013, c’est un couple très positif qui est retourné chez OVO et encore sous les soins du Dr Kadosh. On était quand même un peu inquiet avant d’avoir les résultats de nos examens car cette fois, on espérait faire les inséminations sans se rendre à la procédure in-vitro. Après tout, si rien n’avait changé, on connaissait le bon cocktail de médicaments à prendre. Et comme la vie fait bien les choses, on nous donnait le feu vert pour 3 inséminations avant de réviser le plan de match.

La 1ere tentative a viré en protocole In Vitro puisque mon corps a trop bien répondu à la médication, j’avais 4 ovules. C’est rendu à la ponction des ovules qu’on s’est rendu comte que quelque chose clochait, j’avais mal pris un médicament… C’était de ma faute si ca échouait! Je m’en suis bien voulu un peu mais bon, quelques semaines semaines plus tard on repartait pour les inséminations avec les bons dosages de médicaments. J’en ai fait 3.

Cette fois encore j’avais perdu du poids et j’ai été très positive et ouverte au traitement. Je ne sais pas si ca a un lien réel mais j’ai perdu du poids avant mes 2 grossesses, on dirait que pour moi, ca a fait parti de l’équation.

Et pour la petite histoire, le matin de ma 3e insémination qui était le 27 novembre dernier, je savais que la magie opérait. C’est une journée où il m’est arrivé plein de belles choses et ca commencé dès mon arrivée chez OVO.

Après coup je ne peux m’empêcher de me dire qu’on était pas un cas très difficile mais ca été quand même très long pour fonder notre famille. Ca l’air bête à dire mais je sais maintenant que j’étais moi-même mon pire obstacle, ce que l’histoire ne dit pas, c’est ma lutte contre mes vieux démons. Toute ma vie ma famille m’avait dit que je n’aurais pas d’enfants sous prétexte que ce n’était pas fait pour moi, c’était bien intégré depuis l’enfance. Je pense que parfois les obstacles psychologiques sont les pires à franchir, j’ai mis bien plus de temps que les médecins à trouver ma recette pour m’enlever cette fausseté de la tête.

Voilà c’était mon histoire, 11 ans de notre vie de couple!

***N’hésitez pas à m’envoyer vos témoignages sur n’importe quel sujet qui peut être pertinent sur le blog. Envoyez le ici : carov.mtl@gmail.com.